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Le bas carbone sur les rails des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express

Le bas carbone sur les rails des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express

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Le bas carbone sur les rails des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express

Le mois de juin 2022 a marqué une nouvelle étape dans la réalisation des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express : les premiers rails ont en effet pu être posés dans le tunnel commun. Leur particularité : ils sont 100% bas carbone ! Explications.

En novembre 2021, la Société du Grand Paris (SGP) avait présenté de nouvelles ambitions environnementales. Alors que les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la construction du futur réseau du Grand Paris Express étaient initialement évaluées à 4,4 millions de tonnes, le maître d'ouvrage annonçait alors vouloir les réduire de 25%. Soit éviter encore 1,1 million de tonnes lors de la phase chantier. "Nous avons une responsabilité en matière de limitation des émissions. Et même si nous aurons rattrapé entre 3 et 5 fois ce que nous avons émis à la construction en 20 ans, nous devons être exemplaires", estime Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP.

Pour cela, "nous agissons sur plusieurs facteurs et poussons l'innovation et l'expérimentation sur nos chantiers", poursuit-il. Parmi les leviers : travailler sur les bétons, "qui représentent un tiers des émissions", mais aussi sur les aciers "dont les émissions sont plus importantes encore : 39%".

C'est  la première fois que sont utilisés des rails "100% bas carbone". Ce qui n'était pas prévu à l'origine mais a été possible grâce à la mise en place d'une prime environnementale, la "Reverse carbone initiative", visant à inciter les entreprises titulaires des marchés à proposer des solutions qui permettent "d'éviter la production de CO2" et des les rémunérer en conséquence, à hauteur de 100 euros la tonne de CO2 évitée.

 

Sur le tronçon commun des lignes 16 et 17, entre l'ouvrage Finot et Le Bourget, 28km de voies simples doivent être posées par un sous-groupement composé de TSO, TSO Caténaires et Eiffage Rail. Soit 56km de rails, pour un volume total de 4.100 tonnes. Ces rails dits bas carbone sont conçus à partir d'acier fabriqué dans des fours à arc électrique, et non en haut-fourneau et convertisseur à oxygène, nettement plus émissifs.

 

De plus, 95% de l'acier est issu de ferrailles recyclés (rails usagés ou ferrailles de faible densité), les 5% restants étant composé d'alliages spécifiques pour arriver aux performances requises dans le cahier des charges. De quoi diviser par 2 à 10 les émissions par tonne d'acier sur l'ensemble du processus de fabrication. Les rails sont fabriqués par Saarstahl Rail, à partir de barres d'acier, les blooms, conçus par Saarstahl Ascoval, dans les Hauts-de-France. Ce procédé doit permettre de réduire de près de 6.000 tonnes les émissions de gaz à effet de serre lors de la phase construction du tronçon commun des lignes 16 et 17. Soit un investissement supplémentaire de 580.000 euros pour la Société du Grand Paris.

 

Le maître d'ouvrage cherche par ailleurs à étendre le dispositif sur d'autres sections. Sur la ligne 15 sud, par exemple, la pose des rails a certes commencé, mais des discussions avec les trois titulaires de marchés systèmes devraient permettre d'utiliser plus de 50% de rails bas carbone sur cette portion. Soit 7.000 tonnes d'équivalents CO2 évités, et un investissement de 900.000 euros via le Reverse carbone initiative. Mise en place de voussoirs bas carbone et ultra bas carbone (sur la ligne 18) est aussi concernée par cette initiative. µ

 

 
 
Deux semaines après la mise à disposition des 850m de tunnel, l'ensemble des chemins de câbles, en partie haute et en partie basse, les supports pour les caténaires et les sectionneurs ont déjà été posés. Les premières soudures électriques étaient en cours fin juin.
 

Sur le rail, les zones de soudure sont préparées, l'espace où devra être installée la tête de la machine est marquée. Ensuite, chaque soudure demande 15 à 20 minutes aux équipes. L'opération effectuée par la machine, elle, ne dure que 3 minutes.

 

A l'automne, plusieurs autres fronts pour la pose des voies seront lancés. En septembre 2022, ce sera le cas au niveau du centre d'exploitation et de maintenance d'Aulnay-sous-Bois, mais aussi à la section entre le puits du canal et Saint-Denis Pleyel (gare en photo ci-dessus). En octobre, ce sera au tour de la portion de la ligne 17 entre Le Bourget RER et Le Bourget Aéroport. La suite de la ligne 17 fera l'objet d'un autre marché. 

                     

Sur ce lot, une centaine de personnes sont mobilisées sur chaque front pour la pose des voies. Au total, elles devront réaliser 29km de voies simples, poser 25 appareils de voies, 30km de caténaires rigides, mais aussi 31,5km de chemins de câble, 29km de passerelles d'évacuation, 14km de colonnes sèches et la signalétique du tunnel.  (Source batiactu).