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La mécanique du rebond bientôt grippée ?

La mécanique du rebond bientôt grippée ?

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La mécanique du rebond bientôt grippée ?

«Quand le bâtiment va, tout va !» La célèbre expression datant de la fin du XIXe siècle de Martin Nadaud, maçon originaire de la Creuse devenu député puis préfet n’a pas pris une ride même deux siècles et une crise sanitaire plus tard. 

Arnaud Cochet, le préfet de Meurthe-et-Moselle, l’a d’ailleurs remise au goût du jour à l’occasion de l’assemblée générale de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) de Meurthe-et-Moselle le 24 septembre à l’Abbaye des Prémontrés. Pas impossible, qu’elle soit de nouveau réutilisée lors de celle de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle le 15 octobre prochain à Nancy. Dans les chiffres, c’est une certitude statistique tout va pour le mieux (ou presque). Les différentes études conjoncturelles des instances professionnelles du secteur le prouvent, la reprise est là ! Les chiffres et courbes s’emballent mais attention aux apparences. Ce rebond certain est purement mécanique. Après une année 2020 quasiment atone, les chantiers repoussés, ressurgissent, voire même de façon frénétique entraînant quelques problématiques de planning. «C’est principalement l’effondrement lié au premier confinement que mesure cette évolution. Si l’on se reporte à l’avant-crise sanitaire, la situation ressort plus contrastée», temporise la Fédération française du bâtiment (FFB) dans sa dernière note conjoncturelle. Une situation contrastée à laquelle s’additionne des paradoxes de taille. À l’heure où les carnets de commandes se remplissent, bon nombre de professionnels assurent rencontrer d’importantes difficultés de recrutement. «La hausse de l’activité, notamment pour les travaux de rénovation, ne peut être absorbée faute d’une main-d’œuvre qualifiée suffisante», assurait début septembre Maurice Karotsch, le président de la Capeb Grand Est à l’occasion d’une énième signature de partenariat avec Pôle emploi pour tenter de pallier le problème. Faute de combattants, difficile de mener bataille ! Une bataille de la reprise rendue encore plus complexe faute de munitions. L’effet conjoncturel néfaste de la flambée des prix des matériaux et les délais de livraison qui s’allongent entraîne bon nombre de professionnels à ne pas répondre à certaines demandes de crainte de tout simplement ne pas pouvoir les honorer. Alors, quand le bâtiment, va tout va. C’est une certitude à l’instant T, mais pour combien de temps ?

Source : les tablettes Lorraines - emmanuel VARRIER / Photo : atraxions.be