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Pare-vapeur, frein-vapeur, rien du tout.

Pare-vapeur, frein-vapeur, rien du tout.

Qui a raison ?

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Pare-vapeur, frein-vapeur, rien du tout.

Pare-vapeur, Frein-vapeur, Rien du tout, qui a raison ? Faut-il prévoir une barrière à la vapeur d’eau ? Si oui, pourquoi ? Pare-vapeur ou frein-vapeur ? Où doit-il être mis en œuvre par rapport à l’isolant ? Encore un sujet clivant, tant au niveau de la dénomination, que des besoins et/ou des mises en œuvre.

Chaque source d’apport d’eau dans les parois extérieures doit être gérée, c’est de ce constat et de cette obligation qu’est née la notion de système de gestion du transit de la vapeur d’eau. Le système inventé a été baptisé, selon les cas, Pare-vapeur ou Frein-vapeur.

Pare-vapeur

Etymologiquement le préfixe “pare” sous entend “protégé de” ou “parer”, dans le sens de se prémunir. La racine est latine “parare

Il n’y a pas là d’exclusive comme on l’entend souvent dire mais de “faire parade à”, ce qui ne signifie pas annuler la chose, mais en éviter les conséquences.

Une exclusion totale serait plutôt désignée par “anti”.

Un exemple : parapluie ne signifie pas qu’il ne va pas pleuvoir, mais qu’on va se prémunir contre la pluie, la gérer sans en subir les inconvénients. Paratonnerre  ne signifie pas qu’on va arrêter ou empêcher la foudre mais s’en prémunir.

Il en va de même pour la vapeur, on cherche avec un pare-vapeur à se prémunir d’éventuels désordres qu’elle pourrait provoquer.

Le mot est donc bien choisi !

Frein-vapeur

Etymologiquement, freiner ne signifie pas réguler, mais ralentir la progression. Or ralentir le transit de la vapeur serait-il suffisant pour se prémunir d’éventuels désordres consécutifs à un excès de vapeur ? Probablement pas.

Le mot frein-vapeur n’est donc pas adéquat !

Pourquoi devons-nous gérer la vapeur d’eau ?

Nous voulons vivre dans nos maisons en y ressentant un confort le meilleur possible.

Une partie de ce ressenti est due à la température ambiante dans laquelle nous vivons.

La température, élevée au regard de celle qui, l’hiver, règne à l’extérieur de la maison est atteinte et maintenue via le chauffage.

Pour limiter que ce chauffage coûte trop cher et, accessoirement, pollue, il faut endiguer la perte des calories. C’est pour cette raison que nous isolons nos habitats.

Une autre partie du ressenti de confort est due à un niveau de rayonnement équivalent de toutes les parois et de tous les éléments constitutifs de la maison. C’est pour cette raison qu’il est bon qu’un habitat soit traité et/ou isolé de la même façon et avec un niveau de performance équivalent pour tous ses éléments.

Enfin une autre source, à la fois de coût et d’inconfort, concerne les mouvements d’air par convection et les fuites d’air, petites et grosses. Pour maîtriser les fuites nous étanchéifions nos habitats.

Les actions à mener pour …

Renouvellement d’air

Il s’agit de renouveler l’air intérieur en l’extrayant. Ce faisant, en évacuant l’air intérieur saturé de vapeur d’eau, on provoquera son changement par de l’air extérieur, moins saturé (de l’air extérieur à 5° et à un taux d’humidité relative de 90%, donc très élevé, ne sera plus, une fois chauffé à 19° qu’aux environs de 35%, c’st à dire très sec). Ce sujet a été abordé ici dans un article intitulé “Qualité de l’air, pourquoi et comment ventiler ?

Régulation du transit de vapeur dans les parois extérieures

Pour éviter que les isolants thermiques extérieurs soient saturés de vapeur d’eau, certains diront qu’il suffirait d’opter pour des isolants non fibreux tels que des polystyrènes, soit en tant que composants des murs via des coffrages, des éléments de structure, des remplissages avec des mousses isolantes ou encore de mettre en œuvre des mousses polyuréthanes projetées. Toutes ces options ont été abordées ici selon les liens proposés ci-dessus. Sans développer à nouveau ce que nous leur reprochons, nous pouvons rappeler qu’ils sont généralement polluants à la production, qu’ils nécessitent beaucoup d’énergie grise, qu’ils sont très difficilement recyclables, ne disposent pas d’un bon déphasage, bref,  bien loin de ce que nous considérons être un habitat écologique. D’autres diront qu’il suffirait d’étanchéifier les parois à 100%, tant à l’eau liquide qu’au transit de la vapeur d’eau, via des membranes non perspirantes tels que des films polyane ou autres. Nous sommes convaincus que, tout comme nous respirons via notre système pulmonaire mais aussi via nos échanges cutanés, nos maisons ont tout autant besoin de renouvellement d’air que de perspirance via les parois extérieures.

La solution : prévoir un pare-vapeur

Quand les conditions le permettent, particulièrement dans le cadre d’une construction neuve (il suffit alors de concevoir correctement les parois extérieures) mais aussi lors de la rénovation, de l’amélioration ou de la transformation d’un habitat ancien, si les murs en sont perspirants, il est nécessaire de réguler le transit de la vapeur dans les parois extérieures.

Bien qu’aucune règle écrite n’y oblige ni qu’aucune analyse objective et scientifique ne l’étaye, il est couramment admis (et constaté) que la perspirance doit être progressive en cheminant de l’intérieur vers l’extérieur.

L’outil, le moyen, le système ou l’équipement le plus adéquat pour y parvenir : le pare-vapeur

Est-il possible d’éviter la pose d’un pare-vapeur ?

Oui, dans des cas très précis, particulièrement ceux à isolation répartie, mais il s’agit plus d’exceptions que de possibilités courantes.

Conclusion : oui au pare-vapeur !

Une fois admise sa justification, voir sa nécessité, se posent alors de nombreuses questions :

  • quel type de pare-vapeur (membrane, panneaux …) ?
  • quelles capacités de perspirance ?
  • peut-il avoir des fonctions complémentaires ?
  • où et comment doit-il être mis en œuvre ?
  • dans quels cas peut-il être évité ?

Source : build-green.fr